Les baleines à bosse
Dans un article du 19 mai 2020, le site internet positivR annonce que les baleines à bosse ont quasiment retrouvé leur population de 1830 : https://positivr.fr/retour-baleine-a-bosse-bon-pour-le-climat/?utm_source=actus_lilo . L’article précise que c’est une bonne nouvelle pour l’espèce mais également pour toute la planète puisque chaque baleine à bosse capte environ 33 tonnes de CO2, ce qui aide à freiner le changement climatique.
Les baleines ont en effet subi une chute de leur population à cause de la chasse industrielle et commerciale à la baleine au 20ème siècle. Les baleines à bosse ont ainsi frôlé l’extinction, elles n’étaient plus que 450 en 1950 (contre 27 000 en 1830). Dans les années 1920, 20 000 à 30 000 baleines étaient chassées par an.
Au vu de la dépopulation des baleines, la communauté internationale a réagi. En 1946, la Convention Internationale de la Chasse à la Baleine régule la chasse à la baleine. Son action sera insuffisante pour sauver l’espèce jusqu’en 1982, où elle stipule que la chasse commerciale à la baleine est interdite. La Norvège et l’Islande continuent à pêcher la baleine, mais uniquement au large de leurs côtes. Le Japon continue de pêcher la baleine sous des prétextes scientifiques. En juillet 2019, le Japon reprend la chasse commerciale à la baleine mais en excluant l’Antarctique et l’Hémisphère Sud de ses zones de chasse.
Malgré ces 3 exceptions, la chasse à la baleine a largement diminué. En 2013, 1179 baleines ont été chassées (contre plus de 20 000 par an dans les années 1930).
Cette décision a donc permis à la baleine à bosse de se repeupler pour atteindre 93% de son effectif d’origine.
Ceci montre bien que des actions sont possibles et peuvent avoir un impact important pour préserver les espèces dans les océans.
Voici maintenant l’exemple des seiches géantes d’Australie.
Cette espèce se regroupe sur la côte d’Australie méridionale tous les ans pour la reproduction. Jusqu’à 250 000 individus se retrouvent au même endroit. En 1998, les pêcheurs en ont profité pour pêcher facilement. En 3 semaines, il ne restait plus que 8% de la population, et ce, en pleine période de reproduction. Une association a donc saisi les pouvoirs publics, qui ont interdit la pêche de cette espèce dans la zone de reproduction. La population de cette espèce remonte tranquillement. La plongée loisir pour observer cette espèce est par contre autorisée pour développer l’écotourisme.
L’exemple du mérou de Nassau.
Aux îles Caïman, le mérou de Nassau se regroupe également en période de reproduction, ce qui rend alors sa pêche plus facile. Cette espèce était donc en quasi extinction. En 2003, on interdit la pêche de ce mérou pendant la période de reproduction. Puis en 2016, certaines techniques de pêche sont également interdites, et un quota est instauré (5 mérous par jour par navire). Grâce à ces mesures, en 15 ans le nombre de mérous de Nassau a plus que triplé autour de Little Cayman.
source de la photo : https://spots-evasion.com/sejours/voyage-plongee-a-san-salvador-bahamas/un-merou-raye-ou-merou-de-nassau-a-nassau-grouper/
La loutre du Pacifique.
La loutre de mer a été beaucoup chassée pour sa fourrure. En 1911, l’espèce a été déclarée protégée car il ne restait plus que 50 loutres du Pacifique (source : revue Nature 02/04/2020 Rebuilding Marine Life). Il faut savoir que cette loutre se nourrit notamment de l’oursin rouge du Pacifique. Elle est même très vorace puisqu’elle peut manger jusqu’à 1500 oursins par jour. L’oursin rouge est herbivore, il mange notamment du varech. Avec la quasi extinction des loutres, l’oursin a donc largement proliféré et a détruit en bonne partie la forêt de varech du Pacifique. Ces algues sont pourtant très importantes puisqu’elles servent d’abri à de nombreuses espèces. Cette forêt de varech absorbe également tous les ans 40 millions de tonnes de CO2 et aide donc à limiter le changement climatique. La quasi extinction de la loutre dans le Pacifique a donc déclenché un effet de dominos dans la chaîne alimentaire. Mais depuis qu’elle est protégée, la loutre du Pacifique se repeuple, et aujourd’hui, on compte plusieurs milliers d’individus.
Que retenir de ces 4 exemples ?
- - On protège mieux ce que l’on connaît. Pour préserver une espèce il faut en effet connaître tout l’écosystème qui vit autour d’elle, connaître ses comportements, ses modes de reproduction, etc.
- - Il n’est pas trop tard, des prises de décisions peuvent avoir de grands impacts pour la préservation des espèces marines (il ne faut par contre pas trop attendre. Pour exemple la pêche industrielle à la morue a décimé la population des morues, notamment aux Terres Neuves. Malgré une interdiction totale de la pêche pour préserver cette espèce, en 1992, la morue peine à se repeupler). L’article du 2 avril 2020 dans la revue Nature préconise d’ailleurs d’utiliser largement les exemples positifs pour motiver les gens et les gouvernements à agir.
- - L’écotourisme bien réfléchi se développe de plus en plus autour de la planète et montre un meilleur rendement financier, tout en préservant les espèces. C’est ce qui est préconisé notamment pour les requins qui sont massacrés autour du monde entier pour leurs dents, leurs ailerons, ou simplement par peur (et méconnaissance de l’espèce).
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